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Cadix (Espagne)


6 au 12 janvier 2013

L'Hôtel de ville de Cadix


Avant de quitter le Portugal et l'Algarve, nous nous attardons dans quelques petits bourgs côtiers pour le simple plaisir de marcher sur les plages, de cueillir des oranges et de profiter une dernière fois de la gentillesse et de la simplicité des portugais. Vraiment un pays très accueillant ! Obrigado (merci) Portugal !

Quel plaisir que de retrouver l'Andalousie ! Lors de notre séjour à l'hiver 2012, nous n'étions pas passés par Cadix, nous avions traversé depuis Séville directement au Portugal. C'est vrai que nous nous y étions arrêtés en 2004 lorsque nous avions convoyé un voilier de 75 pieds, le «Grand Jubilee», depuis la Floride jusqu'à Barcelone en Espagne, mais ce ne fut que pour une nuit et notre visite de la ville fut très rapide. On se reprend donc cette année car la ville en vaut la peine, elle est remplie d'histoire. Trois fois millénaire, elle en a vu passer du monde et des empires! Bâtie sur un rocher battu par les vents de l'Atlantique et reliée au continent pas un passage étroit, c'est une des plus anciennes villes d'Europe, fondée en 1104 av. J.-C. Tour à tour, Cadix fut phénicienne, carthaginoise, romaine, wisigothe, maure et enfin espagnole. Après la découverte de Christophe Colomb en 1492, les navires espagnols qui rapportaient les trésors des Amériques utilisèrent Cadix comme port d'attache et la ville devint très riche. Aujourd'hui, c'est une ville portuaire réputée tant pour la pêche que pour son gigantesque chantier naval. Elle attire aussi beaucoup de tourisme avec sa plage qui s'étend sur plusieurs kilomètres. La cathédrale qui date du 18e siècle a du panache avec ses deux tours et son dôme doré. L'hôtel de ville est également d'une architecture élégante mais ce qui nous a le plus charmés ce sont les innombrables petites ruelles piétonnières qui sillonnent la vieille ville et les longs remparts qui l'entourent.

Cathédrale de Cadix
Nous sommes un dimanche, Cadix est tranquille, les familles se baladent, les bars et restos accueillent les habitués, peu de touristes en ce début d'hiver. Une averse de fin d'après-mid nous chasse un peu plus tôt que prévu et c'est un peu trempé que nous rentrons au camping en moto, les imperméables étant bien sûr restés au camping-car puisqu'il faisait grand soleil à notre départ... Ah ! Nous finirons bien par apprendre à voyager... il faut continuer de pratiquer !

Nous reprenons la route vers Algeciras, face à Gibraltar, prêt à traverser le détroit vers le Maroc, passage prévu le 15 janvier, une balade en mer d'environ 2 heures. Ce sera notre 3e traversée du détroit de Gibraltar, à suivre...

Les Fêtes en Algarve au Portugal

«Boas Festas» depuis l'Algarve au Portugal !
Nous avons passé les Fêtes à Valle de Parra sur la côte sud du Portugal, donc en Algarve. Le soleil est revenu, il fait 16C le jour, 10C la nuit, des températures très agréables. Lucie a terminé (enfin !) la mise à jour du blog. 
Pendant ce temps, Réal a travaillé à améliorer notre rangement dans la soute arrière en ajoutant des casiers pour ranger tout notre matériel. Nous avons décidé d'ajouter dans notre soute un pneu de secours pour notre route au Maroc ce qui nous a été recommandé. Du coup, avec la moto, ça réduisait pas mal l'espace disponible. Mais, comme on dit «nécessité est mère de l'invention», alors on a éliminé le superflu et installé de nouveaux casiers. Finalement, avec un pneu en plus, on se retrouve avec plus de rangement qu'avant ! Bravo Réal !

Entre ce bricolage et les courses (en moto au plus grand plaisir de Réal), nous allons marcher sur le bord de la mer qui est superbe ici. Vers l'ouest, ce sont plusieurs km de plage et vers l'est, de petites criques se succèdent entourées d'immense blocs de pierre de couleur ocre creusés par des arches, de très beaux paysages.

Nous sommes entourés ici de plusieurs nations. Il y a bien quelques français mais aussi plusieurs suédois, british, allemands et quelques portugais. Il y a eu un très agréable réveillon à Noël et au Jour de l'An un autre avec musique, champagne, feux d'artifice etc. Les proprios portugais sont très sympas, tout le monde baragouine un peu d'anglais, de français et de portugais, on réussit à se comprendre !

Si la tendance se maintient, on projète toujours de traverser au Maroc vers la mi-janvier... À suivre...

Tomar (Portugal)

20-21 décembre 2012

À quelques kilomètres de Fatima, la ville de Tomar s'étend au pied d'une colline boisée que coiffe un château fort érigé en 1160 par l'ordre des Templiers à l'intérieur duquel se trouve le «Covento do Christo» (Couvent du Christ). Nous retrouvons donc les fameux Templiers dont nous avions croisés les traces à plusieurs reprises à Malte et en Grèce. Côté historique, il est intéressant de noter que les Templiers, qui ont été complètement éliminés en France sur ordre du roi Philippe le Bel en 1314 (assassinats, tortures etc.), n'ont pas subi le même sort au Portugal. Le roi Denis du Portugal, pour satisfaire le roi français et son allié, le pape Clément, créa plutôt un nouvel ordre, celui des Chevaliers du Christ, qui récupéra tous les biens des Templiers.

Le «Covento do Christo» à Tomar
La période de gloire des Chevaliers du Christ au Portugal se situe au début du 15e siècle alors que l'infant Henri le Navigateur (Voir le Musée de la marine à Lisbonne) en était le Grand maître (1418 à 1460). L'immense fortune de l'ordre lui permit de financer les Grandes découvertes en armant des caravelles aux voiles frappées de l'emblème de l'ordre, la grande croix rouge. Les portugais explorèrent alors les côtes africaines, contournèrent le Cap Bonne Espérance et atteignirent les Indes, c'est ce qu'on appelle au Portugal, les Grandes Découvertes. Toute cette richesse se reflète bien dans la superbe décoration du Couvent du Christ à Tomar que nous avons pu admirer. Sa visite nous prendra 3 heures et elle sera passionnante.

Rotonde du 12e siècle
D'abord, la fameuse rotonde, bâtie au 12e siècle sur le modèle du St-Sépulcre de Jérusalem; c'est une construction octogonale à deux étages soutenue par 8 piliers qui constitue en fait le choeur de l'église. Très impressionnante ! Jusqu'à 300 moines y ont demeuré à une certaine époque. Les bâtiments conventuels répartis autour de plusieurs cloîtres sont tous intéressants à visiter. C'est un dédale de couloirs, terrasses et jardins qui offrent de beaux points de vue sur le Couvent et nous permet d'en apprécier la richesse architecturale.

La fameuse fenêtre de la salle Capitulaire du Convento do Christo
À preuve, la fameuse fenêtre de la salle Capitulaire sculptée de 1510 à 1513. Elle incorpore des motifs reliés à la végétation (racines, chêne, liège, algues, coraux etc) et à la marine (mâts, cordage, chaîne, câbles et même le buste d'un capitaine), le tout couronné par les emblèmes du roi Manuel 1er (blason et sphère armillaire) et de la croix de l'ordre du Christ. La fenêtre est comme amarrée par des câbles sculptés à deux tourelles entourées l'une d'une chaîne qui représente l'ordre de la Toison d'or, l'autre d'un ruban, insigne de l'ordre de la Jarretière. Toute une fenêtre !!!

Fatima (Portugal)


18-19 décembre 2012

Le mauvais temps persiste, peut-être n'avions nous pas prié suffisamment à St-Jacques-de-Compostelle... on ne prend pas de chance, Fatima n'est pas loin, allons-y !

Basilique de Fatima
Sans blague, qu'on y croit ou pas aux apparitions miraculeuses de la Vierge à Fatima, le site, l'un des plus connus au monde, est vraiment impressionnant et empreint de beaucoup de recueillement et de spiritualité.

Jacinta, Lucia et Francisco, les trois enfants de Fatima
Rappelons l'histoire : «Le 13 mai 1917, trois jeunes bergers, Francisco, Jacinta (frère et sœur, 9 et 7 ans) et Lucia (leur cousine, 10 ans), gardent leur troupeau sur le penchant d'une colline lorsque soudain le ciel s'illumine : la Vierge leur apparaît dans les branches d'un chêne et leur parle. Son message, répété avec insistance et gravité lors des apparitions suivantes, le 13 de chaque mois, est un appel à la paix; il prend à ce moment-là une résonance particulière : l'Europe est en guerre depuis près de 3 ans et le Portugal combat dans les rangs alliés. Le 13 octobre 1917, près de 70 000 personnes attendant le moment de la dernière apparition voient soudan la pluie cesser et le soleil briller et tournoyer dans le ciel comme une boule de feu. La vierge apparaît une dernière fois, seuls les enfants peuvent la voir. La foule voit toutefois le chêne se plier et le soleil se transforme en un disque argent.»

Bronze du pape Jean-Paul II devant la Haute Croix
Le 13 mai 2000, le pape Jean-Paul II, très lié à Fatima, a béatifié deux enfants, Francisco et Jacinta, décédés moins de deux ans après les apparitions. Et Lucia, me direz-vous, pourquoi n'a-t-elle pas été béatifiée elle aussi ? Quelle injustice ! D'autant plus qu'elle était la plus âgée des trois et que c'est à elle que la Vierge s'adressait. On affiche et distribue partout des images de Francisco et de Jacinta mais pas de Lucia... Lucie est «fru» ! Après renseignements pris à l'Office de tourisme, il appert que c'est parce qu'en 2000 Lucia était toujours vivante. Elle est morte en 2005 à l'âge de 97 ans (Lucie dit toujours qu'elle mourra très vieille) ! Je (Lucie) vais donc écrire de ce pas au pape pour m'assurer que son dossier de béatification est bien en route ! Et, fait à noter, elle est née un 22 mars (1907), la même date (pas la même année bien sûr) que «mon» Réal... il n'y a pas de hasard dans la vie, que des belles rencontres !

Basilique de la Très-Sainte-Trinité
À ce temps-ci de l'année, il y a peu de pèlerins et, de surcroît, nous ne sommes pas le 13 du mois, sinon il y aurait plus d'affluence. L'immense esplanade qui peut rassembler plus de 300 000 pèlerins est presque vide. D'un côté, la basilique néo-classique Notre-Dame-de-Fatima (sacrée en 1953) qui abrite les tombeaux des 3 enfants de Fatima et, en face, la Basilique de la Très-Sainte-Trinité plus moderne et vaste construite en amphithéâtre qui peut accueillir 8 600 pèlerins. Le choeur est orné d'une magnifique mosaïque de 500 m2 en terre cuite dorée. Entre les basiliques, il y a la chapelle des apparitions à l'endroit même où la Vierge est apparue. Chaque année, 4 millions de pèlerins affluent à cet endroit précis; des messes y sont célébrées à toutes les heures. Très impressionnants aussi, la haute croix du côté sud de l'esplanade qui commémore la clôture de l'Année Sainte en 1951 ainsi que les bronzes des papes Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II qui sont tous venus à Fatima.

En ce 19 décembre 2012, Solanges, la mère de Lucie qui était très croyante, aurait eu 85 ans (elle est décédée à l'âge de 69 ans). À sa mémoire, à celle de tous ceux qui nous ont quittés et à l'intention de tous ceux que nous aimons, nous allumons deux cierges à la Chapelle des apparitions. Nous repartons de Fatima le cœur serein, rempli d'amour et de gratitude.

Aveiro et Costa Nova (Portugal)

15 au 17 décembre 2012

Les jolis trottoirs mosaïques d'Aveiro
Le temps gris semble s'être installé pour plusieurs jours dans le nord du pays, nous décidons donc de descendre plus au sud où les prévisions météo sont meilleures. Nous traversons, sans nous arrêter, la région de Porto que nous avions déjà visitée au printemps 2012 pour faire étape finalement à Aveiro que nous ne connaissions pas mais que des portugais nous avait recommandé.

Au 16e siècle, Aveiro était un port de mer prospère grâce à la pêche à la morue pratiquée sur les bancs de Terre-Neuve mais, en 1575, c'est la catastrophe, une violente tempête ferme la lagune et le port s'envase. Ce n'est qu'en 1808, grâce à des digues érigées avec des pierres provenant des murailles de la ville qu'on réussit à rouvrir la passe entre la ria et l'océan.

La ria de Aveiro se présente comme une vaste zone lagunaire soumise à la marée, semée d'îles et quadrillées de chenaux, bordée de marias salants et de pinèdes. Un cordon littoral long de 45 km et large au maximum de 2,5 km la protège de l'océan. La lagune, profonde de 2 m, est très poissonneuse et très fertile. Elle est surtout célèbre pour ses algues (moliço) qui servent d'engrais. La récolte des algues se fait avec des barques au fond plat appelées «moliceiros» dont la proue recourbée est peinte de motifs naïfs aux couleurs vives. On les manœuvre au moteur ou à la perche et on utilise de longs râteaux ou peignes pour ramasser les algues.

«Moliceiros» à Aveiro
«À l'heure actuelle, Aveiro continue à exploiter ses salines, ses prairies, ses rizières, ses champs amendés avec des algues récoltées au fond de la baie et transportées par bateau. La pêche est toujours fructueuse : anguille dans la lagune, sardine et raie sur la côte. Mais la région tire l'essentiel de ses ressources de l'industrie : fabrication traditionnelle de la porcelaine, usine de cellulose, conserveries de poisson, chantiers navals, industries mécaniques et sidérurgie. C'est le troisième centre industriel du pays après Lisbonne et Porto.»

En cette période des Fêtes, la ville est agréable à visiter. Il y a beaucoup d'action, les commerces sont ouverts tard et les gens s'affairent à leurs dernières emplettes. La ville ressemble à une mini-Venise. Pour le plus grand plaisir des touristes, des «moliceiros» sillonnent les nombreux canaux qui quadrillent la ville.

Rue Principale de Costa Nova, trottoirs mosaïques et «palheiros»
Tout près d'Aveiro, coincée entre la ria et la mer, nous découvrons Costa Nova. Ses pimpantes maisons de bois, les «palheiros», peintes de bandes colorées sont typiques du coin et elles égaient le paysage. Cette petite station balnéaire qui date du 19e siècle est bordée par des dunes et de longues plages. Malheureusement, c'est encore la grisaille mais on réussit quand même a prendre de grandes marches sur la plage.

Ponte de Barca – Lindoso - Ponte de Lima (Portugal)

11 au 14 décembre 2012

Nous nous arrêtons quelques jours dans la région de Viano do Castelo et remontons la vallée du rio Lima vers l'est jusqu'à Lindoso. La météo nous annonce que la pluie va cesser pour quelques jours, nous en profitons donc.

Ponte da Barca sur le rio Lima
Ponte da Barca doit son nom au pont monumental érigé au 15e siècle qui traverse le rio Lima et qui remplaça les barques utilisées jusque là pour traverser les pèlerins en route vers St-Jacques-de-Compostelle. La ville compte plusieurs belles maisons nobles du 18e siècle, la vie semble couler doucement ici, comme le rio Lima.

Espiguerios de Lindoso
La route bordée de pins et de mandariniers s'élève et on aperçoit la «serra», des montagnes arides et rocailleuses. Finalement, le soleil n'est pas vraiment au rendez-vous et, à Lindoso, à 462m, c'est un peu frisquet, ça sent la neige... On s'y arrête quand même pour jeter un coup d'oeil à une exceptionnelle concentration «d'espigueiros», l'équivalent portugais des «horreos» espagnols que nous avions vus à Combarro. Couvrant une plate-forme rocheuse au pied du château, ce regroupement de greniers à grain en bordure du village ressemble à un cimetière sur pilotis. Leur construction remonte au 18e et 19e siècle et ils sont encore utilisés de nos jours.

Quant au château, érigé au début du 13e siècle, sa situation à quelques kilomètres de la frontière espagnole lui a valu d'être attaqué à plusieurs reprises. Il a toutefois tenu bon et, restauré, son donjon et son enceinte se marient parfaitement à ce paysage granitique aride.

BOAS FESTAS !  À Ponte de Lima près du point romain
Le froid nous incite à redescendre le rio et nous arrêter à Ponte de Lima. L'Office de tourisme nous autorise à nous garer en bordure du rio, face à la ville, un emplacement magnifique et bien tranquille avec vue sur le pont romain qui enjambe le rio. Il est près de 18hre, il fait déjà noir, une fine pluie tombe, nous faisons un petit tour rapide dans la ville joliment décorée et illuminée pour Noël et nous rentrons au camping-car remettant à demain, au soleil, l'exploration de la ville qui s'annonce tout à fait mignonne. Il pleut toute la nuit et le lendemain aussi. On patiente donc, la météo nous promettant toujours des jours meilleurs à court terme. On s'endort donc pour une seconde nuit sous le bruit de la pluie sur le toit et, arriva ce qui devait arriver, à 2 heure du matin, ça cogne à la porte ! Pas normal ! Ce sont les «bombeiros», les pompiers, qui viennent gentiment nous aviser, et en français svp, que le niveau du rio monte dangereusement, qu'il vaudrait mieux aller se garer un peu plus haut sur le stationnement. Pendant qu'on se prépare à partir, ils reviennent et nous disent que la police leur recommande, pour plus de sécurité, de plutôt nous déplacer sur un autre stationnement plus élevé que celui proposé. C'est ainsi qu'en pleine nuit, nous sommes escortés par les pompiers qui nous dirigent vers un stationnement un peu à l'écart de la rivière. Après les remerciements d'usage, nous retournons faire dodo, sous la pluie toujours. Le lendemain matin après le petit déjeuner, quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous sommes allés voir le rio, de voir notre immense stationnement de la nuit précédente inondé sur plusieurs centaines de mètres. Toutes les arches du pont romain sont maintenant baignées par le rio, alors qu'hier encore, des voitures étaient garées sous les arches, preuve que le rio sort de son lit de temps à autre. Les «locaux» prennent des photos, les caméras de télé sont là, ça ne semble pas arriver tous les jours que l'eau monte si haut ! Nous avons donc manqué une belle occasion de passer aux nouvelles locales, mais disons qu'on ne s'en plaint pas !

La Galice (Espagne)

3 au 10 décembre 2012

La Galicia, c'est l'extrémité nord-ouest de l'Espagne, baignée donc par l'Atlantique sur ses faces nord et ouest. À l'étranger, elle est reconnue notamment pour sa capitale, St-Jacques-de-Compostelle et pour le Cap Finisterre, le cap de la «fin de la terre» ou plutôt du début de la terre comme se plaisent à dirent les galiciens.

La Tour d'Hercule, le plus vieux phare en activité au monde
Nous faisons un petit détour par La Corogne, A Coruna en galicien, pour le plaisir de dire que nous avons traversé l'Espagne d'est en ouest et aussi parce que sa situation sur le bord de l'Atlantique semblait prometteuse... et nous n'avons pas été déçus. Nous y avons dormi au pied du plus vieux phare au monde encore en activité, la Tour d'Hercule, érigée par les Romains au 1er siècle. Bien planté sur un cap dominant la mer, le phare a suscité bien des légendes, traversé des époques et résisté aux guerres. Le site est simple mais dégage une certaine sérénité; il invite à s'asseoir et à rêvasser en observant la mer...

Praza Maria Pita, L'Hôtel de ville de A Coruna
À quelques pas de là, la vieille ville de A Coruna est intéressante à visiter. La place centrale, la Praza Maria Pita, qui abrite l'hôtel de ville, déborde d'activité, on la pare de ses décorations de Noël. La grande rue qui longe le port offre quant à elle de belles perspectives sur les immeubles du siècle dernier tous munis de balcons, fermés en cette saison mais qui doivent être bien ensoleillés en été. Il y a aussi l'Église de Santiago (12e-13e siècle) qui arbore sur sa façade ouest une belle représentation de St-Jacques à cheval qui nous rappelle que nous ne sommes pas loin de Compostelle, notre prochaine étape.

St-Jacques-de-Compostelle

Depuis le temps qu'on entend parler de St-Jacques, nous sommes bien contents d'y être et de découvrir cette ville et sa fameuse cathédrale. On dit qu'au Moyen-Âge, le pèlerinage vers St-Jacques-de-Compostelle était le 3e plus importants de la Chrétienté, après Jérusalem et Rome. Pratiquement disparu au 19e siècle, le pèlerinage connaît un regain de ferveur depuis la fin du 20e siècle. Même si l'Église n'affirme plus comme avant que la cathédrale abrite le tombeau de St-Jacques, les pèlerins continuent d'affluer.

La cathédrale de St-Jacques-de-Compostelle
C'est vrai que la grande place-parvis, la Plaza d'Obradoiro, qui fait face à la cathédrale est impressionnante. Peu de pèlerins en ce mois de décembre mais on imagine bien l'activité qui y règne l'été. Le temps est gris et pluvieux ce qui ajoute à l'allure austère de la cathédrale malgré ses nombreuses sculptures et décorations toute en fioriture qui la parent.

L'imposant Hôtel de ville de St-Jacques qui fait face à la cathédrale est installé dans un ancien palais du 18e siècle. L'Auberge des rois catholiques (16e siècle) qui logeait autrefois les pèlerins et recueillait les malades est devenu aujourd'hui un hôtel 5 étoiles... comme quoi les temps changent... En face, le Collège St-Jérôme (15e siècle) abrite aujourd'hui la demeure du recteur de l'université de la ville. Ces 4 édifices forment un ensemble monumental remarquable.

Face à la cathédrale, l'Hôtel de ville
Déambuler dans les rues de St-Jacques est très agréable. Le centre de la vieille ville est piétonnier et les rues tortueuses en pavés sont bordées de maisons qui semblent toutes dater du Moyen-Âge. Les restos et auberges pour accueillir les pèlerins sont nombreux. À chaque coin de rue, on nous offre de goûter à la «Tarte de St-Jacques», excellente mais calorique à souhait sachant que c'est essentiellement du beurre, des amandes et de la farine! On y goûte avec plaisir mais compte tenu que nous ne sommes pas venus à pied à St-Jacques, on s'abstient d'en acheter toute une !!!

Évidemment, la ville regorge aussi d'églises, de collèges, de monastères et de couvents qui démontrent bien la ferveur qu'on a témoigné et qu'on témoigne toujours à St-Jacques, le saint patron de l'Espagne.

Les «Rias Bajas»

Village de pêcheur sur les Rias Bajas
Sur toute la côte atlantique espagnole, la carte nous indique des «rias»... pas des «rios» («rivière» en espagnol) mais bien des «rias»... Qué es ? Est-ce un terme galicien ?

Une petite recherche sur internet nous renseigne : «c'est une vallée de fleuve envahie par la mer, un terme galicien que la géographie internationale utilise. Contrairement à un fjord qui est profond et à pentes latérales raide parce qu'il a été creusé par un glacier, une ria désigne la vallée non glaciaire d'un fleuve côtier noyée par l'élévation du niveau de la mer.»

Notre curiosité étant satisfaite, nous partons explorer les rias au sud de St-Jacques-de-Compostelle. Au fil de la côte, s'égrainent les villages de pêcheurs, les criques, les anses, les caps et les plages. Vilagarcia, Vilanova de Arousa, O'Grove, Cabo Udra, Bueu, tous des villages ou petites villes où nous avons été bien reçus et où nous avons dormi soit au port à observer les allées et venues des pêcheurs ou en bord de mer à se faire bercer par le bruit des vagues.

Un «horreo» de Combarro
C'est à Combarro, où le vieux quartier des pêcheurs a été jalousement conservé, que nous pouvons observer de près les fameux «horreos» que nous avions vu depuis quelques jours un peu partout en cours de route près des maisons, dans les jardins. Ce sont de petites constructions rectangulaires en pierre montées sur pilotis et souvent surmontées de croix; à prime abord, ça ressemble à un mausolée mais, en fait, ce sont des abris pour conserver le mais et les légumes. À Combarro, ils sont alignés sur le bord de la mer, parfois littéralement suspendus au dessus de l'eau. Leur construction en pierre les rend presque indestructibles. C'est d'ailleurs assez étonnant de voir partout dans la région les maisons, les clôtures, tout est fait de granit, une matière dont la Galice dispose en abondance. Quels fameux tailleurs de pierre ces galiciens !

La Cantabrie (Espagne)

30 novembre au 2 décembre 2012

Viva Espana! Le soleil se pointe le bout du nez, nous décidons donc de poursuivre notre petit bonhomme de chemin sur la côte atlantique nord de l'Espagne, direction St-Jacques-de-Compostelle. Nous «zappons» les grandes villes telles Donostia-San Sebastian et Bilbao car nous avons plus le goût de nous retrouver dans la nature et c'est en Cantabrie que nous la trouvons. La route cantabre se déroule tranquillement coincée entre mer et montagne. D'un côté, petites criques et plages alternent avec falaises et rios et, de l'autre, les montagnes s'élèvent rapidement. On ne les voit pas, mais on les devine, les fameux «Picos de Europa»; plusieurs sommets de plus de 2 500 m montent la garde à notre gauche. Ce serait tentant d'aller y jeter un coup d'oeil mais ce n'est pas la bonne saison. À la télé, on annonce qu'il y neige et que les stations de ski sont ouvertes! Notre Hymer n'est pas équipé de pneu à neige, mieux vaut rester sagement sur la côte et s'amuser à aller d'un petit village de pêcheur à un autre.

Santillana del mar avec la Collégiale Ste-Julienne an arrière-plan
Santillana del mar est un village particulièrement joli avec ses nombreux édifices médiévaux, ses vieilles rues pavées et sa collégiale du 12e siècle dédiée à Ste-Julienne. Il y a même un Musée de la torture (que nous nous sommes abstenus de visiter) pour rappeler les horreurs de l'Inquisition qui y a sévi.

Le soleil est encore timide, on se fait arroser de temps en temps, on poursuit donc notre route, d'une crique à l'autre sur la côte. Arrêt dîner prolongé à Comillas, une petite commune qui nous a particulièrement séduits. On se plaît à observer un tracteur muni d'un grand râteau à l'arrière qui n'hésite pas à reculer dans la mer jusque par dessus ses essieux (et plus!) pour ratisser des algues et les ramener sur la plage où d'autres travailleurs, munis eux aussi de râteaux, les mettent en tas. Un autre tracteur viendra charger la cargaison dans un camion un peu plus tard. Nous verrons ce manège se répéter sur d'autres plages plus loin sur notre chemin, c'est donc une activité lucrative dans la région. Pas besoin de vous dire que les plages sont propres dans le coin!
À Comillas, monument dédié aux femmes des pêcheurs
San Vincente de la Barquera, Gijon, Guitariz, des endroits accueillants où nous avons dormi en toute sécurité (souvent seuls) sur des aires dédiées aux camping-cars. Pas le choix, la plupart, sinon la totalité des campings sont fermés à ce temps-ci de l'année. Contrairement au sud du pays où on nous recommande de toujours dormir dans des campings, ici, loin des grandes villes, c'est vraiment tranquille.